Une errance ... [Libre]

Encore un jour, où je faisais la grasse matinée. Encore un jour, où je traînait au lit. Non, aujourd'hui non plus, je n'avais vraiment pas envie d'aller au lycée. Comme hier, et les jours précédents. Pourtant, il y avait un contrôle de physique, ordinairement, je ne rate jamais les contrôles. Mais là... Ce n'était pas car je n'avais pas révisé, loin de là, disons que j'avais la flemme. Tout simplement. Je m'en fiche de toute façon, je finirai bien par le rattraper, quand je reviendrai en cours, si le prof' n'oublie pas d'ici là. Donc, j'étais là, misérablement affalé sur le plumard, les cheveux et la couette complètement en bataille. J'entrouvris mon œil encore disponible. Un faisceau de soleil pénétrait ma chambre, passant par une ouverture, un défaut de mes volets, éclairant la chambre plongée dans l'obscurité. Visiblement, il faisait beau. Mais pour combien de temps ? Encore un peu endormis, je pouvais quand même entendre le chant des oiseaux, et les voitures qui circulaient dans la rue. Maintenant réveillé, je n'avais plus de raison pour lézarder au chaud, dans le lit. Et dehors, le beau temps m'invita à sortir de me ténèbres . Pourquoi pas ... Je pris une douche, et mis mon "costume traditionnelle", en gros, ma tenue favorite, jean noir déchiré sur les genoux, t-shirt noir simple et ma veste en cuir et, évidement, mon cache œil. Descendant à l'entrée, je trouvais la maison vide. Les "vieux" sont sans doute parti travailler, va falloir que je prenne mes clefs et ferme derrière moi. J'enfilais une paire de bottes tombées sous la main et sortis.

Instinctivement, je pris le chemin du lycée, les mains dans les poches, le regard vide, rien à faire de ce qu'il pouvait ce passer autour de moi. Complètement vide d'émotions et de pensées, j’avançais, machinalement, tel un zombie, mais avec une démarche plus coordonnée qu'eux. Le lycée n'était qu'à une centaine de mètre environ de chez moi. Un certain avantage, je n'avais pas à prendre les transports pour m'y rendre, et je n'avais pas beaucoup de distance à parcourir. Devant les immenses grilles peintes en blancs, toujours ouvertes, sans surveillance, avantage pour ceux voulant sécher les cours, je m'arrêtais. Pourquoi être venu ici, sachant que je n'entrerai pas ? Je me sens vraiment stupide des fois.

- Hey !! Makkura !!

Une amie, enfin, camarade avec qui je reste parfois, m'a vu et s'approche de la grille blanche. C'était une élève moyenne, suivant les cours normalement, mais qui prends beaucoup d'option à côté. Ce n'est pas vraiment une bûcheuse, mais on pourrait le croire. Elle peut être gentille mais très vite lassante. J'ai parfois, même souvent, du mal à la supporter. Je suis hypocrite, je sais.

- Tient, Khali, il s'est bien passé le contrôle de physique ?
- Tu parles, une vrai plaie ! J'ai horreur de la physique ! Mais bon, j'imagine que tu ne viendrai pas en cours encore aujourd'hui hein ?
- Tu as tout compris.

Je devais vite partir, ou elle allait encore me casser les pieds avec ces sois-disant bonne attitude de l'étudiant, et les donneurs de leçon, je ne supporte pas. Je repars donc, toujours mains dans les poches, ne l'écoutant même plus.

- Hey !! Attends ! Comment tu fais pour avoir de bons résultats et sécher tout le temps ?

Je m'arrêtais. Question assez stupide, il n'y a pas de solution miracle pour réussir dans la vie. Je me retournais, face à elle, lui montrant un sourire narquois et lui répondit, avant de repartir tranquillement :

- Je travaille.

Je n'étais pas sûr qu'elle m'avais bien entendu, mais c'était trop tard, j'entendis la cloche du bâtiment sonner, et les élèves reprirent les cours ... Sauf moi. J'avais comme besoin de me changer les idées. Je errais sans but particulier, jusqu'à arriver à la grille du parc. Hum, pourquoi ne pas profiter du beau temps, tranquillement installé dans l'herbe ? Ou ailleurs, au frai, à l'ombre des arbres du parc. Je marchais dans la petite allé de pavé, toujours bien entretenu par les agents du parc, qui , était plutôt vide aujourd'hui. Un peu normal, sois les gens travaillaient sois étaient en cours. A l'abri des regard, je m'installais dos contre un arbre, tranquille, fouillant dans ma poche pour y sortir mon paquet de cigarette. Je sais que fumer dans le parc est interdit mais je m'en fout. Je restais là, regarder dans le vide, écoutant le vent souffler dans les branches des arbres, le chant des oiseaux et le silence. C'était vraiment vide ...

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